Dans la Matière s'allumera la
radiance de l'esprit, ...
Peu d'êtres verront ce que nul
encore ne comprend;
Dieu grandira tandis que les
hommes sages parleront et dormiront;
Car l'homme ne connaîtra la venue
qu'à son heure
Et la foi ne viendra que lorsque
le travail sera fait.
Cette transfiguration est due au
ciel par la terre,
Une dette mutuelle lie l'homme au
Suprême:
Sa nature, nous devons revêtir,
comme il revêt la nôtre;
Nous sommes les fils de Dieu et
devons être semblables à lui:
Sa portion humaine, nous devons
la rendre divine.
Notre vie est un paradoxe avec
Dieu pour clef.
Mais personne ne sait vers quoi
il navigue à travers l'inconnu
Ni quelle mission secrète la
grande Mère lui a donnée.
Dans la force cachée de Son
omnipotente Volonté
Guidé par Son souffle dans les
profonds remous de la vie,
À travers les grondements du
tonnerre et à travers le silence sans vent,
À travers le brouillard et la
brume où plus rien n'est visible,
II porte, scellés dans sa
poitrine, les ordres qu'Elle lui a donnés.
Un pouvoir est sur lui venant de
sa force occulte à elle Qui le lie au destin de sa propre création, Et jamais
le puissant voyageur ne pourra se reposer Et jamais le voyage mystique ne
pourra cesser Avant que l'obscurité de l'inconscient ne soit soulevée de
l'âme humaine
Et que le matin de Dieu n'ait
conquis sa nuit.
Cette volonté constante, elle la
voilait de son jeu Pour évoquer une personne dans le Vide impersonnel,
Frapper de la Lumière de Vérité les massives racines de transe de la terre,
Éveiller un moi muet dans les
profondeurs inconscientes
Et réveiller un pouvoir perdu de
son sommeil de python
Afin que les yeux de l'Intemporel
puissent voir à travers le Temps
Et que le monde manifeste le
Divin sans voile.
Pour cela, il quitta sa blanche
infinité
Et déposa sur l'Esprit le fardeau
de la chair,
Pour que la semence divine puisse
fleurir dans l'Espace irréfléchi.
Savitri, I.IV.55 sqq.
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