Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo RÉSISTANCE À LA DESCENTE

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

RÉSISTANCE À LA DESCENTE



Lorsque, dans mes lettres, j'ai parlé du Supramental et de la résistance obstinée, je parlais évidemment de quelque chose dont j'avais déjà parlé auparavant. Je ne voulais pas dire que la résistance était d'un genre inattendu, ou qu'elle avait modifié quoi que ce soit d'essentiel. Mais en sa nature, la Descente n’est pas quelque chose d'arbitraire et de miraculeux, c'est un processus évolutif rapide, comprimé en quelques années, qui s'effectue en absorbant la nature actuelle dans sa Lumière et en versant sa Vérité dans les plans inférieurs. Cela ne peut s'opérer dans le monde entier simultanément mais, comme toutes les choses de ce genre, se fait d'abord par l'intermédiaire d'âdhârs sélectionnés, puis à une plus vaste échelle. Nous devons le faire à travers nous-mêmes, d'abord, et à travers le cercle des sâdhaks groupés autour de nous dans la conscience terrestre telle qu'elle est représentée ici. Si quelques-uns s'ouvrent, cela suffit pour que l'opération soit possible. En revanche, s'il y a un malentendu général et une résistance générale (non pas en tous, mais en beaucoup), cela rend les choses difficiles, et l'opération plus laborieuse, sans la rendre toutefois impossible. Ce n'est pas suggérer que les choses sont devenues impossibles, mais que, si les conditions étaient ren­dues défavorables par notre incapacité de nous concentrer suffisamment sur cette chose d'une importance capitale et par un excès de travail sans rapport avec cette chose, la Descente prendrait plus de temps que dans des conditions différentes. Certes, quand le Supramental touchera la terre avec une force suffisante pour s'enfoncer dans la conscience terrestre, il n'y aura plus la moindre chance de succès ou de survivance pour la Mâyâ asourique.
Ce que j'ai dit par ailleurs au sujet de l'humain et du divin concernait la période intermédiaire, avant que cela ne soit fait. Ce que je voulais dire, c'est que, si la Mère pouvait faire appa­raître les Personnalités divines et les Pouvoirs divins dans son corps et son être physique comme elle l'a fait pendant plusieurs mois sans interruption, il y a quelques années, la plus brillante période de l'histoire de l'Ashram, les choses seraient beaucoup plus faciles, et toutes ces dangereuses attaques qui se produisent à l'heure actuelle seraient rapidement réglées, et en fait im­possibles. À cette époque où la Mère recevait les sâdhaks pour méditer, ou bien travaillait et se concentrait nuit et jour sans dormir et en ne se nourrissant que très irrégulièrement, il n'y avait en elle ni mauvaise santé, ni fatigue, et les choses se dé­roulaient à la vitesse de l'éclair. Le Pouvoir utilisé était celui non du Supramental, mais du Surmental, il suffisait cependant pour ce qu'il y avait à faire. Plus tard, le vital inférieur et le physique des sâdhaks ne pouvant pas suivre, la Mère a été obligée de repousser derrière un voile les Personnalités divines et les Pouvoirs divins par lesquels elle accomplissait l'action, et de descendre dans le niveau physique humain pour agir suivant ses conditions, ce qui signifie difficulté, lutte, maladie, ignorance et inertie. Longtemps, tout a été lent, difficile, presque stérile apparemment, mais maintenant il devient à nouveau possible d'aller de l'avant. Toutefois pour que le mouvement se déroule d'une façon tant soit peu générale et rapide, l'attitude des sâdhaks, pas seulement de quelques-uns, doit changer. Ils doivent moins s'accrocher aux conditions et aux sensations de la conscience physique extérieure, et s'ouvrir à la vraie conscience du yogi et du sâdhak. Le feraient-ils, l'œil intérieur s'ouvrirait, et ils ne seraient pas ébahis ou, alarmés si, de nouveau, la Mère manifestait extérieurement quelque chose des Personnalités divines et des Pouvoirs di­vins comme elle l'a fait par le passé. Ils ne lui demanderaient pas d'être toujours à leur niveau, mais seraient heureux d'être hissés, rapidement ou graduellement, vers le sien. Il y aurait dix fois moins de difficultés, et un mouvement plus ample, Plus facile et plus sûr serait possible.
C'est cela que je voulais dire, et sans doute ai-je manifesté quelque impatience devant la lenteur d'un si grand nombre à réaliser ce qui, somme toute, est une conclusion logique du principe même de notre yoga, qui est celui d'une transforma­tion, tout ce qui est inharmonieux en la nature humaine étant exprimé de l'existence par la lumière, tout ce qui concourt à l'harmonie étant changé en son équivalent divin plus pur, plus grand, plus noble, plus beau, et bien des choses étant ajoutées, qui ont fait défaut à l'évolution humaine. Je voulais dire que les choses pourraient aller plus vite dans ce sens, si les sâdhaks avaient une attitude moins ignorante, mais que, s'ils n'y pouvaient parvenir, nous devions bien entendu continuer tant bien que mal jusqu'à ce que la descente supramentale atteigne le niveau matériel
 Enfin, vous devez vous débarrasser de cette tendance immo­tivée au désespoir. La difficulté dans votre cas a été créée par la complaisance envers la formation dont je parle; si cette formation était définitivement rejetée, la difficulté disparaîtrait. Il se pourrait que le progrès soit lent, au début, mais il viendrait; il serait ensuite plus rapide et, avec la Force supra-mentale ici, ce serait pour vous comme pour les autres la pleine vitesse et la complète certitude.
18.10.1934

Vous direz : "Mais à présent, la Mère s'est retirée, et c'est le Supramental qu'il faut blâmer, car c'est afin de faire descendre le Supramental dans la Matière qu'elle se retire." Le Supramental n'est pas à blâmer; le Supramental aurait très bien pu descendre dans la Matière dans les conditions précédentes, si les moyens créés par la Mère en vue du contact physique et vital n'avaient été détériorés par l'attitude fausse et les réactions erronées qui circulaient dans l'atmosphère de l’Ashram. Ce n'était pas directement la Force supramentale qui agis­sait, mais une force intermédiaire et préparatoire qui portait en elle une Lumière modifiée dérivée du Supramental, mais elle aurait suffi pour travailler à ouvrir la voie à l'action la plus haute, n'eût été l'irruption de ces forces mauvaises sur le plan encore inconquis du matériel vital (physique) inférieur. L'in­trusion créait des possibilités d'adversité que l'on ne pouvait laisser continuer. Autrement, la Mère ne se serait pas retirée; et même l'état actuel des choses ne signifie pas un abandon du terrain, mais (pour emprunter à une entreprise plus extérieure une expression maintenant courante) ce n'est qu'un repli straté­gique momentané : "reculer pour mieux sauter". Le Supramental n'est donc pas en cause; au contraire, c'est la descente du Supramental qui mettrait fin à toutes les difficultés. 
14.1.1932

Sri Aurobindo "Letters on Yoga"

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